L’exclusion définitive est la sanction la plus grave qu’une école puisse prendre à l’encontre d’un élève. Elle devrait rester exceptionnelle. Dans les faits, on observe cependant qu’elle est parfois appliquée à mauvais escient.

Voici un récapitulatif des règles qui doivent la guider :

Si un élève commet un acte jugé répréhensible par l’école, celle-ci peut décider de lui infliger une sanction disciplinaire.

L’école doit toutefois respecter les règles de procédures qui sont prévues dans les textes légaux et dans le ROI (Règlement d’Ordre Intérieur) de l’établissement scolaire.

Quelles sont ces règles ?

Elles se basent sur les principes suivants :

  • une sanction ne peut être prise que s’il existe un texte déterminant les sanctions applicables et les règles de procédure disciplinaire ;

  • la sanction doit être prise par l’autorité compétente : le chef d’établissement (seul compétent en matière d’exclusion définitive) ou son délégué dans l’enseignement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, le pouvoir organisateur ou son délégué dans l’enseignement subventionné ;

  • les sanctions collectives ne sont pas autorisées ;

  • le respect des droits de la défense : l’élève doit être entendu, savoir ce qu’on lui reproche exactement et avoir la possibilité de se défendre. Le dossier à charge peut être consulté. Lorsque des sanctions graves sont envisagées, un délai nécessaire à la préparation de sa défense doit lui être accordé et il peut se faire assister du conseil de son choix (avocat ou travailleur social, par exemple) ;

  • la sanction doit toujours être proportionnée à la gravité des faits commis. Elle doit être motivée et prévue dans le ROI.

  • la sanction ne peut être prononcée pour des faits déjà sanctionnés antérieurement;

  • la décision doit être communiquée à l’élève.

Attention : si les sanctions les « moins graves «  peuvent être communiquées via le journal de classe, en cas d’exclusion définitive, la notification devra suivre une procédure stricte et réglementée.

Quels sont les motifs qui peuvent conduire à l’exclusion définitive ?

Il s’agit de faits qui :

  • portent atteinte à l’intégrité physique, psychologique ou morale d’un membre du personnel ou d’un autre élève ;

  • compromettent l’organisation ou la bonne marche de l’établissement ;

  • font subir un préjudice matériel ou moral grave à l’établissement.

Sont notamment considérés comme tels par la législation en la matière :

  • « tout coup et blessure porté sciemment par un élève à un autre élève ou à un membre du personnel, dans l’enceinte de l’établissement ou hors de celle-ci, ayant entraîné une incapacité même limitée dans le temps de travail ou de suivre les cours ;

  • tout coup et blessure porté sciemment par un élève à un délégué du pouvoir organisateur, à un membre des services d’inspection ou de vérification, à un délégué de la Fédération Wallonie-Bruxelles, dans l’enceinte de l’établissement ou hors de celle-ci, ayant entraîné une incapacité de travail même limitée dans le temps ;

  • tout coup et blessure porté sciemment par un élève à une personne autorisée à pénétrer au sein de l’établissement lorsqu’ils sont portés dans l’enceinte de l’établissement, ayant entraîné une incapacité de travail même limitée dans le temps ;

  • l’introduction ou la détention par un élève au sein d’un établissement scolaire ou dans le voisinage immédiat de cet établissement de quelque arme que ce soit ;

  • l’introduction ou la détention de drogue par un élève au sein d’un établissement ou dans le voisinage immédiat de cet établissement ;

  • le fait d’extorquer, à l’aide de violences ou de menaces, des fonds, valeurs, objets, promesses d’un autre élève ou d’un membre du personnel dans l’enceinte de l’établissement ou hors de celle-ci ;

  • le fait d’exercer sciemment et de manière répétée sur un autre élève ou un membre du personnel une pression psychologique insupportable, par insultes, injures, calomnies ou diffamation. »

Que se passe-t-il si les faits graves ont été commis par une personne étrangère à l’établissement ?

Si un élève de l’établissement est complice ou instigateur des faits, il sera considéré comme responsable.

Attention : cette règle ne s’applique pas s’il s’agit des parents d’un mineur de l’école.

L’absentéisme est il cause d’exclusion ?

L’élève majeur qui compte, au cours d’une même année scolaire, plus de 20 demi-jours d’absence injustifiée, peut être exclu de l’établissement dans le respect des règles de procédures.

Le fait de ne pas payer les frais scolaires est il cause d’exclusion ?

Non, cela ne peut constituer un motif de refus d’inscription ou d’exclusion.

La désinscription et le refus de réinscription

Si l’école propose à l’élève de changer d’établissement scolaire ou de retirer son inscription, il s’agit d’une procédure d’exclusion déguisée qui ne respecte pas les règles de procédure imposées dans ces circonstances.

Le refus de réinscription l’année suivante dans un établissement est une exclusion définitive et doit donc être traitée comme telle, selon la même procédure ! Ce refus doit être obligatoirement notifié entre le 30 juin et le 5 septembre au plus tard.

Comment se déroule la procédure d’exclusion définitive ?

Préalablement à toute exclusion définitive, le chef d’établissement invite l’élève (et les parents si il est mineur) par lettre recommandée avec accusé de réception,  afin de lui exposer les faits reprochés et d’être entendu.

Cette audition a lieu au plus tôt le 4e jour ouvrable qui suit la notification. L’accessibilité au dossier disciplinaire doit être garantie : elle va permettre à l’élève de préparer correctement sa défense.

Le procès-verbal (PV) doit être signé par les parties.
Si la gravité des faits le justifie, l’école peut décider d’écarter l’élève pour un maximum de 10 jours.

Les avis du centre PMS et du Conseil de classe sont obligatoires.
L’exclusion définitive est prononcée par le chef d’établissement par recommandé avec accusé de réception. La notification doit mentionner l’existence d’un droit de recours et ses modalités.

Attention : L’exclusion en cours de 5e ou 6e année de l’enseignement secondaire général, technique, artistique oblige l’élève à se réinscrire dans la même forme d’enseignement, dans la même section d’études et même orientation d’études. Ceci implique de retrouver la même grille horaire que celle suivie jusqu’au moment de l’exclusion.

Quelles ont les possibilités de recours ?

Deux types de recours :

– Recours hiérarchique auprès du Pouvoir Organisateur (PO);

– Recours auprès du Conseil d’Etat et recours judiciaires

Il faut distinguer le réseau d’enseignement auquel appartient l’école.

 Dans une école organisée par Fédération Wallonie-Bruxelles

Le recours doit être est introduit, auprès du Ministre, par lettre recommandée, dans les 10 jours ouvrables qui suivent la notification de l’exclusion définitive. Le fait d’introduire un recours ne suspend pas l’exclusion
Le Ministre statue sur le recours au plus tard le 15e jour d’ouverture d’école qui suit la réception du recours. Lorsque le recours est reçu pendant les vacances d’été, le Ministre statue pour le 20 août. Dans tous les cas, la notification est donnée dans les trois jours ouvrables qui suivent la décision.

Dans une école appartenant au réseau d’enseignement subventionné

Lorsque le pouvoir organisateur délègue le droit de prononcer l’exclusion à un membre de son personnel (le chef d’établissement), il prévoit une possibilité de recours selon les cas :

  • à la Députation permanente du Conseil provincial s’il s’agit d’un enseignement organisé par une province ;

  • au Collège des Bourgmestre et Echevins s’il s’agit d’un enseignement organisé par une commune ;

  • au Collège de la Commission communautaire française s’il s’agit d’un enseignement organisé par la Commission communautaire française de la Région bruxelloise ;

  • à son Conseil d’Administration s’il s’agit d’un enseignement libre subventionné.

Le recours s’introduit par lettre recommandée dans les 10 jours ouvrables qui suivent la notification de l’exclusion définitive.
L’introduction du recours ne suspend pas la décision d’exclusion.
L’autorité statue sur le recours au plus tard le 15e jour d’ouverture d’école qui suit la réception du recours. Lorsque le recours est reçu pendant les vacances d’été, l’autorité compétente statue pour le 20 août. Dans tous les cas, la notification est donnée dans les trois jours ouvrables qui suivent la décision.

Les autres recours contre une décision d’exclusion définitive

Deux possibilités :

– le Conseil d’Etat ;

– les tribunaux de l’ordre judiciaire.

Attention : Dans l’enseignement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, il est possible de s’adresser au Service du Médiateur de la Fédération Wallonie-Bruxelles.

Philippe Debel

Infor Jeunes Laeken

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328 commentaires

  1. Gurhem a dit :

    Bonjour , Mon fils à etait renvoyer définitivement de son internat par ce qu une personne de ça chambre à détériorer des portes et d autres choses dans l internat.La personne en question a avoué les faits mais toute la chambre est quand même renvoyer définitivement que puis je faire svp

    1. admin a dit :

      Bonjour,
      Si la procédure d’exclusion a bien été suivie et est arrivée à son terme, vous avez le droit d’introduire un recours devant le PO de l’établissement scolaire/internat, dans les 10 jours ouvrables.

  2. Belacel a dit :

    Bonjour mon fils c’est fait exclure défénitivement pour avoir jeter un projectiles sur sa professeur sans faire expré alors qu ‘il a eu 0 jour d’exclusion temporaire est ce que c’est normal.

    Abed Belacel

    1. admin a dit :

      Bonjour Belacel,
      Si vous arrivez à démontrer que le jet n’est pas intentionnel, alors, en effet, la sanction semble disproportionnée. Par contre, si l’école est convaincue du contraire, alors le recours à une exclusion temporaire n’est pas obligatoire. Il s’agit dans ce cas de violence physique et jet de projectile que le Décret Missions pointe explicitement comme raison suffisante pour exclure.

  3. simoes pinto a dit :

    bonjour mon fils c est fait renvoyer de sont lycée depuis un mois je n ai toujours pas de papier de sont exclusion qu est ce que je peux faire comment faire pour inscrire dans une autre école merci si vous pouvez de me répondre

    1. admin a dit :

      Bonjour Pinto,
      Vous êtes sur un site belge d’information jeunesse situé à Bruxelles. Pour la France, nous vous suggérons de contacter le CIDJ : http://www.cidj.com

  4. Murielle DURY a dit :

    Bonjour,
    Mon fils, HP et dyspraxique à eut des menaces écrites de renvoie définitif.Tout et n’importe quoi y est indiqué.les écoles utilisent cette procédure pour se protéger! Les professeurs sont de plus en plus violents, verbalement et physiquement à l’encontre des élèves. Générant de la rébellion.
    Tout cela est camouflé.
    Les PO, où se pratiquent de telles agissements se comportent comme une mafia . Les PO sont souvent composés de personnes choisies pour leurs affinité. Je l’ai constaté à 2 reprises dans l’enseignement libre.Ils essaient d’intimider les parents, leur mettent la pression…Il ne faut pas se laisser impressionner! Changer votre enfant d’établissement au plus vite d’école, pour atteinte psychologique, avant que votre enfant ne soit étiqueté comme un délinquant et qu’il ne rentre dans le rôle qu’on veut lui faire jouer.

    1. Sybille a dit :

      Bonjour Murielle, mon enfant est également HP et dyspraxique verbal. J’ai été interpellé par l’instit à la sortie de l’école devant d’autres parents pour me parler d’un incident… Elle m’a expliqué une dispute à laquelle elle n’a pas assisté et me répond que comme 3 enfants lui disaient la même version, elle s’est rangée de leur côté et a obligé mon enfant à avouer les fautes qu’il avait soit disant fait .. Il a avoué (devant moi et l’instit) avoir dire une des choses reprochées mais pas l’autre ! Elle s’est énervée devant moi en l’obligeant à avouer l’autre sans lui donner le droit au bénéfice du doute !! Elle lui a ensuite dit que si ça continuait, il serait renvoyer en secondaire, n’aurait donc pas de diplôme, pas de travail et pas de maison ! Mon enfant a 11 ans… Elle nous a ensuite menacé que la prochaine fois il y aurait un dossier disciplinaire qui le suivrait en secondaire ! J’ai eu le décence de ne pas la contredire. J’étais, il est vrai, choquée . Dans les formes, Elle s’est permise de m’humilier devant d’autres parents, n’a pas respectée son devoir de réserve et proféré des menaces. Je suis scandalisée ! Ce n’est pas la première que cela arrive. Elle s’est aussi permise de le punir 2 fois pour une même raison… La liste est longue sur l’attitude inadéquate de certaines personnes de l’école. J’attends avec impatience la fin du CEB pour quitter ses lieux ! Nous avons tout eu: menaces, discrimination, incitation à la haine (surveillante raconte que c’est un délinquant !!), partialité dans le règlement des disputes, étiquette,… Je n’ai à présent pas peur d’un éventuel mauvais comportement de mon enfant, mais d’un mauvais comportement de son instit !!! Pour le bien de l’enfant, je laisse couler. Ai-je raison ? Je l’ignore encore. Je ne pense pas avoir le pouvoir de changer leurs incompétences…

  5. Lahjouji a dit :

    Bonjour ,
    Mon fils est au collège Emilie de Rodat en 4 eme , j’ai pris rendez-vous pour faire le point sur sa scolarité et son comportement. La note est 9, 19 de moyenne le comportement est comme un garçon de 14 ans qui veut se valoriser, se distinguer, se montrer . La directrice m’a dit de chercher un autre collège l’année prochaine. Pourtant mon fils conteste les punitions, il n’a jamais été vulgaire , n’a pas manqué de respect aux professeurs. J’avoue que c’est un garçon qui répond pour connaître la cause réelle et sérieuse qui permets à ce collège de lui demander d’aller ailleurs si comme les autres collèges va trouver ses repères . C’est honteux malgré que j’ai écrit gentiment à madame Gauthier la directrice de collège à titre exceptionnel et gracieux de lui donner une chance. Sa réponse est non. Et m’a précisé de ne pas s’étonner si je vous donne pas le dossier à la fin de l’année . Mon fils n’est pas terroriste , ni bagarreur, ni quelqu’un qui a une volonté de nuire. Juste un comportement désagréable ; je m’explique :
    Il est juste
    Réponds aux professeurs pour demander ses droits et devoirs .
    Je demande un conseil et un médiateur qui intervient le plus tôt possible .

  6. Est-ce légal de virer définitivement un élève de l’internat suite à une tentative de suicide suivi d’une hopsitalisation ?

    1. Bonjour Nathan,
      A priori cela semble pour le moins curieux. Mais vous devriez être plus explicite sur ce qui s’est réellement passé. Vous pouvez nous téléphoner au 02/421.71.30

  7. Bonjour le directeur a vu ma fille et un garcon sembrasser et ce qu’il va les renvoyer car il les a convoquer dans son bureau

    1. Bonjour,
      A priori, cela semblerait une sanction disproportionnée. Si une procédure d’exclusion est lancée, nous vous invitons alors à nous recontacter.

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