Réorganisation des vacances scolaires et début des cours à 9h pour les adolescents ?

Depuis la rentrée de septembre 2022, la Fédération Wallonie-Bruxelles a adopté un nouveau calendrier scolaire visant à mieux équilibrer les périodes d’apprentissage et les vacances. Il s’agissait d’une des mesures du Pacte pour un enseignement d’excellence.

Les principaux changements de la réforme des rythmes scolaires

• Alternance régulière entre 6 à 8 semaines de cours suivies de 2 semaines de congé. La réforme s’appuie sur des études en chronobiologie et en pédagogie, mettant en avant les bienfaits d’une alternance régulière entre périodes de cours et de repos pour le développement et l’apprentissage des enfants.
• Vacances d’été raccourcies : réduction de deux semaines, avec une rentrée le dernier lundi d’août et une fin d’année le premier vendredi de juillet. L’objectif est d’atténuer les effets du décrochage scolaire liés à une longue interruption.
• Vacances d’automne (anciennement vacances de Toussaint) et de détente (Carnaval) allongées : passage de 1 à 2 semaines pour chacune.
• Maintien des vacances d’hiver (Noël) et de printemps (Pâques) : aucun changement dans leur durée.
• Nombre de jours de scolarité inchangé : 182 jours par an.

Inforjeunes Laeken soutient cette réforme qui prend en considération le bien-être des jeunes en respectant davantage leur rythme biologique. En effet, des études montrent que de longues périodes de cours sans pause entrainent de la fatigue chronique, du stress et une baisse de concentration. Les pauses régulières permettent aux élèves de mieux assimiler les contenus scolaires qui reviennent plus reposés et disponibles pour les apprentissages. Enfin, les élèves issus de milieux défavorisés ont moins tendance à décrocher si les pauses sont fréquentes et plus courtes. Les longues vacances d’été creusaient souvent les écarts.

En Flandre ?

La Flandre et la Communauté germanophone ont toutefois décidé de rester au calendrier classique, ce qui a entraîné une désynchronisation des périodes de vacances en Belgique. La ministre Glatiny se penche actuellement sur une adaptation du calendrier afin que tous les élèves belges aient au moins une semaine de vacances commune (en plus des vacances d’hiver), ce qui ne sera pas le cas en 2027.

Dans l’enseignement supérieur

Un projet de nouveau calendrier académique est également sur la table. Toutefois, aucun consensus n’a pas encore été trouvé. Le projet de réforme, porté par la Ministre de l’Enseignement supérieur Valérie Glatigny, prévoit notamment une rentrée scolaire en août, une session d’examen mi-décembre et une seconde session en juillet. Ce projet inquiète la FEF (Fédération des étudiants francophones) qui dénonce un “manque de considération du gouvernement pour les étudiants” et a lancé une pétition.

Perspectives

Une autre question débattue actuellement et en lien avec le rythme biologique des adolescents est l’heure du début des cours. Des études scientifiques montrent qu’à la puberté, le rythme veille-sommeil est décalé naturellement : les adolescents s’endorment plus tard et ont besoin de dormir plus longtemps le matin. Ils ont besoin d’environ 9 heures de sommeil, cependant, leur endormissement spontané survient souvent après 22h. Le réveil pour aller à l’école ne permet pas toujours d’atteindre les 9 heures de sommeil recommandées, provoquant ainsi une privation chronique de sommeil.

Dans la majorité des écoles, les cours commencent entre 8h et 8h30. Ce qui oblige les élèves à se lever très tôt, surtout s’ils doivent prendre les transports en commun. De nombreux jeunes arrivent fatigués, avec une capacité d’attention réduite, impactant ainsi leur motivation, leur concentration et leurs résultats scolaires. Certains spécialistes (pédiatres, chercheurs en éducation, chronobiologistes) recommandent de décaler le début des cours à 9h, au moins pour les adolescents. Quelques écoles secondaires ont expérimenté un démarrage plus tardif, notamment dans des projets pédagogiques innovants (écoles à pédagogie active ou alternative). Cependant, elles restent très marginales et ne bénéficient pas encore d’un soutien officiel.