Le décrochage scolaire et/ou social est au coeur des préoccupations de toutes celles et ceux qui de près ou de loin côtoient, accompagnent ou orientent les jeunes.
Les déclarations de politique gouvernementale de cet été ne font pas exception dans ce domaine, elles qui prévoient notamment dans leurs ressources en matière d’employabilité des programmes d’insertion et de mise à l’emploi (comme la garantie jeunesse, par ex.).
De fait, la question de l’insertion va de pair avec l’accrochage et son revers, le décrochage, situés en amont dans le parcours scolaire du jeune.
Dans nombre de cas, le décrochage est le résultat d’un processus de relégation amorcé dès le 1e degré du secondaire au travers de mécanismes de sélection qui opèrent à ce moment-là, et parfois bien avant (il suffit d’observer dès le primaire le nombre d’orientation d’élèves vers l’enseignement spécialisé au seul motif qu’ils ne peuvent s’adapter aux rythmes scolaires..).
L’articulation études/insertion socioprofessionnelle devrait dès lors, pour rompre avec la logique de relégation et de dualisation qui prévaut jusqu’à aujourd’hui, envisager un véritable tronc commun polytechnique dans l’enseignement jusqu’à l’âge de 16 ans (formation aux compétences et aux savoir-faire techniques non professionnalisants POUR TOUS), de sorte qu’un choix vraiment positif puisse s’effectuer par la suite vers des filières et des options spécialisées, contribuant ainsi à une revalorisation digne de ce nom de l’enseignement qualifiant.
On semble toutefois être loin du compte lorsqu’on prend connaissance de la conception du tronc commun “polytechnique” formulée dans la déclaration de politique gouvernementale de la FWB.
Celle-ci stipule notamment que l’école doit “préparer les jeunes aux attentes du monde socioéconomique.” Mais, pour que les jeunes soient acteurs de leur formation et non de futurs travailleurs “jetables”, il importe que l’école les forme aussi et avant tout en tant que citoyens critiques et responsables, dotés de capacités cognitives qui leur permettent de donner sens à leurs parcours de formation et d’insertion.
Eric Bruggeman
Infor Jeunes Laeken