C’est la rentrée et, avec elle, comme à chaque fois les inscriptions en 1e secondaire se profilent déjà à l’horizon.
Les dates concernant la première période des inscriptions – celle avec “formulaire unique” et sans prise en compte de l’ordre chronologique de dépôt – sont proches : ce sera du 11 février au 1e mars 2019. Avec en amont, la diffusion du formulaire dès le 25 janvier aux parents des élèves qui sont encore en 6e primaire cette année-ci. Les modalités pratiques d’une telle opération n’ont guère évolué ces dernières années, et inscrire son enfant en 1e secondaire reste une préoccupation et souvent un stress pour beaucoup de parents.
Hors, l’enjeu de la régulation des inscriptions est et a toujours été majeur. Il s’agit d’introduire davantage de régulation et de mixité sociale dans notre système scolaire, et, partant, de réduire la concurrence entre établissements ainsi que les inégalités qui minent profondément celui-ci. Le caractère particulièrement inégalitaire de notre système a pourtant été objectivé et confirmé par de multiples enquêtes internationales au cours de ces dernières années. Or, le Pacte d’excellence, qui a mobilisé tant de temps et d’énergie durant de très longs mois, n’a pas débouché sur une attention particulière à la mixité sociale dans son programme, ni au besoin impérieux d’une régulation beaucoup plus forte pour rendre l’enseignement en FWB plus égalitaire et le préserver des effets ravageurs du marché scolaire.
D’autant que le décret inscriptions (et son l’application) ne prend pas en compte ceux qui n’auront pas obtenu le CEB à la fin juin, et qui devront aller en 1e année secondaire différenciée. Le décret ne s’intéresse qu’aux 1e années secondaires communes. A charge donc des parents, dont l’enfant n’aura pas eu le CEB, de se dépatouiller pour trouver une école qui organise des classes différenciées.. et ce ne sont pas toutes les écoles, loin s’en faut !
Et pourtant, il est possible en matière d’inscriptions d’éviter tous ces désagréments aux parents, tout en optimisant la régulation ainsi que la mixité sociale des écoles. Une étude menée conjointement par l’Aped et le GIRSEF (UCL) a démontré que l’on pouvait réduire drastiquement les inégalités en conciliant mixité sociale et libre choix, ainsi qu’en proposant aux parents une école proche géographiquement et mixte socialement.
Un jour il faudra que le politique se penche sérieusement sur de telles propositions, oui un jour.. et le plus tôt sera le mieux.
Eric Bruggeman
Infor Jeunes Laeken