exSelon une analyse de l’UFAPEC datée de 2016, l’exclusion scolaire toucherait plus de 2000 étudiants. Mais qu’en est-il de la proportion de filles et de garçons concernés ?

Dans les cas d’exclusions relevant de cette étude, les garçons sont quatre fois plus signalés par les établissements scolaires que les filles. (82% pour les garçons et 18% pour les filles).

Déjà, La FAPEO avançait pour l’année 2012 le pourcentage de 80 % de garçons exclus.

Rappelons les faits qui légalement peuvent entraîner une exclusion définitive :
1. Dans l’enceinte de l’établissement ou hors de celle-ci :
– tout coup et blessure porté sciemment par un élève à un autre élève ou à un membre du personnel de l’établissement;
– le fait d’exercer sciemment et de manière répétée sur un autre élève ou un membre du personnel de l’établissement une pression psychologique insupportable, par menaces, insultes, injures, calomnies ou diffamation ;
– le racket à l’encontre d’un autre élève de l’établissement ;
– tout acte de violence sexuelle à l’encontre d’un élève ou d’un membre du personnel de l’établissement.
2. Dans l’enceinte de l’établissement, sur le chemin de celui-ci ou dans le cadre d’activités scolaires organisées en dehors de l’enceinte de l’école :
– la détention ou l’usage d’une arme.

Le service Droit des Jeunes a publié une étude (2009) portant sur 80 dossiers d’exclusion scolaire. Voici les données issues de cette étude

Le premier tableau reprend pour chaque structure d’enseignement, le pourcentage d’exclusion selon les genres.

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Paradoxalement, même si le nombre de procédures d’exclusion est plus important dans l’enseignement professionnel, nous trouvons un pourcentage plus important de garçons concernés en technique de qualification. Par contre, le pourcentage de filles en procédure d’exclusion est bien en concordance avec la catégorie professionnelle.

Dans le tableau suivant nous constatons que la partie la plus importante des élèves en procédure d’exclusion se situe en troisième et en quatrième année.

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Il ressort de cette analyse que la majorité des élèves en procédure d’exclusion sont des garçons, âgés de 16 – 17 ans, provenant du réseau organisé par la Communauté française.
Ces élèves suivent principalement un enseignement de type professionnel ou technique de qualification. Ils sont majoritairement scolarisés en 3ème ou 4ème année de l’enseignement secondaire.
Il est à remarquer par ailleurs que la moitié des élèves exclus ont déjà connu un redoublement.

La réponse la plus courante pour les jeunes exclus de l’Ecole semble s’articuler sur une double stratégie : une stratégie de distinction pour assumer la rupture (on se démarque des normes et des codes imposés par l’école) et une stratégie de reconnaissance par un groupe de pairs.

Les pairs représentent un rempart symbolique où l’identité du jeune peut s’appuyer et qui rassurent et protègent d’un environnement hostile. Le repli identitaire semble encore plus fort chez les garçons que chez les filles.

Une des raisons du nombre peu important d’exclusion chez les filles peut s’expliquer par le fait qu’il est avéré que ces dernières réussissent mieux, en général, à l’école et peuvent mieux y trouver leur place. De nombreuses recherches nous disent que le comportement des filles est globalement plus normatif: elles respectent les règles scolaires, lèvent le doigt pour répondre, n’interrompent pas leurs camarades, sont plus soigneuses etc.

Marc Dujardin

Infor Jeunes Laeken

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