Les écoles de devoirs sont nées en Communauté française de Belgique suite à une expérience menée préalablement en Italie. Elles se sont développées dans l’après mai 68, sur base du constat que l’école ne faisait que reproduire les inégalités sociales.

Devant l’absence de réponse de l’école face à ces inégalités, des citoyens et des associations se sont mobilisés pour mettre sur pied ce qui deviendra les écoles de devoirs.

La première d’entre elle est apparue à Bruxelles, en 1973, dans le quartier de Cureghem où vivait une population ouvrière italienne. Par la suite, d’autres initiatives ont vu rapidement le jour dans divers quartiers de Wallonie et de Bruxelles, là où l’on trouve une population socialement et culturellement précarisée.

C’est dans un tel contexte de départ que les écoles de devoirs se sont développées. Leur fonction étant d’accueillir tous les enfants sans discrimination, et notamment ceux qui connaissent des difficultés sur le plan social, économique et/ou culturel ou face à la maîtrise imparfaite de la langue française par leurs parents.

Par mesure décrétale (1), il a été instauré que les écoles de devoirs ne sont pas là pour pallier les lacunes du système scolaire : elles sont des structures d’accompagnement de la scolarité pour des populations dont le rapport à l’école et au savoir pose problème.

Leur rôle ne se limite donc pas au soutien scolaire, mais il vise avant tout à ce que les enfants, et partant leurs familles, s’approprient les codes du système d’éducation et développent des conduites auxquelles le marché scolaire, qui privilégie l’individualisme de compétition, ne prépare pas, à savoir : les apprentissages coopératifs, les pratiques de solidarité, le travail collectif dans la construction des savoirs. Pour atteindre de tels objectifs, les écoles de devoirs peuvent aussi organiser des activités socioculturelles et sportives.

Aujourd’hui, les écoles de devoirs évoluent en tension sur leurs valeurs premières d’émancipation sociale, et la demande souvent pressante qui leur est faite en matière d’amélioration des performances des élèves.

Eric Bruggeman
Infor Jeunes Laeken

(1)

 

 

 

 

 

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