13419069_1784106601809382_7862570524312207467_nLe manque de places dans les écoles se fait aussi lourdement sentir dans ces dispositifs pour jeunes primo-arrivants que sont les DASPA (anciennement nommés classes-passerelles).

Mais d’abord les DASPA, ça sert à quoi ?

Concrètement, il s’agit d’une année d’apprentissage (pouvant aller jusqu’à 18 mois maximum) qui doit permettre surtout l’acquisition de la langue française. Elle s’adresse aux enfants mineurs primo-arrivants, présents depuis moins d’un an en Belgique, qui ne maîtrisent pas le françaisL’idée est qu’une fois la langue acquise, ces jeunes puissent rejoindre de manière optimale les écoles primaires et secondaires dans des classes ordinaires.

Pour être reconnue et financée en tant que DASPA, une école doit avoir au moins huit élèves inscrits dans une classe-passerelle. Cette proportion est de règle tant dans le fondamental qu’en secondaire.

La gestion d’un DASPA est loin d’être aisée, vu que des enfants peuvent arriver à n’importe quel moment de l’année (la venue de nouveaux enfants migrants peut se faire n’importe quand). Des départs en cours d’année peuvent également arriver de manière imprévisible (notamment en raison de l’expulsion inopinée de certaines familles). Tant les enseignants que les groupes-classes doivent donc pouvoir s’ajuster avec souplesse à ces situations.

A cela doit s’ajouter l’élément suivant qui constitue l’une des difficultés majeures de la problématique : les écoles ouvrent des classes DASPA uniquement sur base volontaire. Ce qui signifie qu’à l’heure actuelle, seuls des établissements déjà confrontés à des publics en difficulté sur le plan social sont preneurs de ce type de projet. Il en découle une double conséquence tant sur le plan quantitatif que qualitatif.

Sur le plan quantitatif : la capacité d’accueil générale des enfants primo-arrivants est restreinte. Il y a donc globalement un manque places.

Sur le plan qualitatif : cette situation accentue le caractère dual de notre système éducatif : d’un côté les “bonnes” écoles qui concentrent des publics socialement favorisés, de l’autre des écoles qui cumulent les problèmes des familles en difficulté. Dans l’entre-deux, la mixité sociale tentent bon an mal an d’avancer.

En outre, certains établissements organisant des DASPA tirent la sonnette d’alarme. En effet, les récents flux de migrants ont amené davantage d’enfants n’ayant jamais été scolarisés dans leur pays d’origine. Il en résulte que l’apprentissage du français langue étrangère (FLE) se double d’un problème d’alphabétisation, ce qui rajoute des difficultés didactiques et méthodologiques au processus.

Dans une telle configuration, les choses ne sont évidemment pas simples, et le nombre de places dans les DASPA est insuffisant, surtout en région bruxelloise. La Ministre de l’éducation a en mai 2016 lancé un appel d’offres pour l’ouverture de six classes DASPA supplémentaires en Fédération Wallonie Bruxelles. Celles-ci sont rentrées en fonction à partir de ce 1e juin 2016, elles seront maintenues pour l’année 2016-2017 pour autant qu’il y ait un minimum de huit élèves inscrits par classe.

Concernant l’ouverture de ces nouvelles classes, la Ministre a été interpellée le 17 mai dernier en séance plénière du parlement de la FWB. Le contenu de cette interpellation est repris ICI 

Eric Bruggeman

Infor Jeunes Laeken

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