enfantsVivre ensemble au quotidien, se côtoyer, partager l’espace public, dialoguer, s’apprivoiser, se reconnaître tant dans les quartiers, qu’au travail et à l’école: on aurait pu penser certes avec un brin de naïveté et de confiance, que le temps, les mouvements de la vie, nous y convieraient.

Hors, aujourd’hui plus que jamais, promouvoir le « vivre ensemble », refuser de réduire l’autre à nos peurs, à nos stéréotypes, relève d’un choix de société progressiste, d’une action volontariste. Certain proclame que la mixité sociale ne se décrète pas ! Toutefois, force est de constater que celle-ci n’émerge pas spontanément. Hors la mixité sociale constitue un gage de plus d’égalité.

Notre société, marquée chaque jour un peu plus par les inégalités sociales, peine à offrir à tous un horizon clément. Que ce soit, en matière de logement, d’emploi ou plus étonnamment encore à l’école, c’est malheureusement trop souvent la sélectivité et la ségrégation qui sont à l’œuvre.

En matière scolaire, ce constat ne peut qu’étonner!

Alors que l’éducation reste un des rôles majeurs de l’Etat, comment expliquer que l’ascenseur social soit à ce point grippé ? Que ce soit au plan international, à travers les enquêtes Pisa ou au plan national dans les travaux notamment de Bernard Delvaux et d’Andréa Réa, le constat posé est sans appel : notre système scolaire est profondément inégalitaire et dual. Il opère une sélection sociale et ethnique, qui renvoie « les bons élèves »  dans les écoles réputées et «  les mauvais élèves » vers les écoles dites poubelles. De même, il est clair que l’orientation vers des filières qualifiantes (TQ, PT) est corrélée à l’appartenance sociale et au fait d’être issu de l’immigration. Ce que les enquêtes révèlent, chiffres à l’appui, le bon sens populaire l’a intégré depuis longtemps. Sans ambiguïté aucune, il nous propose un monde

scolaire clivé entre bons établissements fréquentés par de bons élèves et des écoles poubelles fréquentées par les rebuts de la société. Quasi à la marge du système, profondément stigmatisées par celui-ci, les populations les plus précaires issues de vagues d’immigration plus au moins récentes, peinent à obtenir droit de cité.

Notre imaginaire Collectif, largement marqué par ces images du réel, en reste hanté. Que faire ? Comment fluidifier  l’organisation de ce système ? Comment favoriser la mixité sociale et/ou culturelle ? Le décret inscription de la  Ministre Marie-Dominique Simonet  s’est notamment fixé comme objectif de générer plus de mixité sociale afin d’apprendre à l’école le vivre ensemble, qui n’est somme toute qu’une facette de la citoyenneté ; et par le biais de  la mixité  sociale de  favoriser la réussite scolaire. En cette matière également, les stéréotypes ont la vie dure : nombre de parents sont persuadés que mélanger les publics, s’est assurément  niveler par le bas. Entre excellence et médiocrité, nul autre choix ne serait, soit disant, possible Et si l’égalité était la voix médiane ? Celle de la raison, celle de l’avenir ?

Pas de futur sans espoir. Aujourd’hui, il nous paraît impossible, de faire l’impasse sur le « vivre ensemble », si nous voulons que les jeunes puissent faire société. Force est pourtant de constater, qu’alors que les inégalités qui marquent le système scolaires sont patentes, alors que les discriminations qui l’animent  sont statistiquement étayées, une partie de l’opinion public reste peu encline, voire imperméable à la mixité sociale et culturelle !

Quel paradoxe anime notre société ? Pas un jour ne se passe sans que les uns et les autres ne fustigent les particularismes, les communautarismes, le repli sur soi, la montée des intégrismes.  Mais qui défend réellement le vivre ensemble ? La mixité sociale, culturelle, de genre ? Couplée à plus d’égalité,  une  politique qui met réellement  en œuvre ces valeurs, devrait se révéler être un antidote fabuleux contre toute aventure née de la désespérance.

En matière d’enseignement, certains voudraient jouer le statut quo : c’est un leurre, une erreur d’appréciation dommageable, tant le système est marqué par ses dysfonctionnements et sa violence intrinsèque.

Face à cette situation, notre ambition est de faire bouger les lignes, susciter des prises de conscience et des changements de mentalité.

C’est pourquoi nous avons créé un évènement théâtral « Roméo & Juliette
Génération basket ». Ainsi qu’un défilé de chapeaux intitulé  « du bonnet d’âne aux chapeaux de la réussite ».

Infor Jeunes Laeken

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