Bruxelles aurait 22.700 nouveaux enfants à scolariser d’ici 2015 et 19.800 de plus entre 2015 et 2020, selon les données de L’Institut Bruxellois de Statistique et d’Analyse.
Concrètement, ce sont 79 écoles qui doivent voir le jour à Bruxelles : 34 écoles maternelles, 39 au niveau primaire et 6 pour le secondaire. Les niveaux maternel et fondamental sont les premiers touchés, particulièrement dans les communes du Centre et du Nord de Bruxelles.
Par ailleurs, la croissance de la population scolaire serait la plus forte dans des
communes qui connaissaient déjà un déficit de places dès 2010 :
– Anderlecht
– Molenbeek – Saint Jean
– Schaerbeek
– Saint-Josse-ten-Noode
– Saint-Gilles
Les communes d’Evere, Berchem et Forest seraient concernées dans une moindre
mesure.
Projection concernant les écoles à ouvrir dans le maternel et le primaire d’ici 2015 :
Cette projection du besoin d’écoles par commune part du postulat que les
enfants sont scolarisés à proximité de leur lieu de résidence. Or, certaines études ont
démontré la grande mobilité géographique des élèves bruxellois, en ce compris ceux
résidant dans des quartiers défavorisés (B.Delvaux et E.Serhadlioglu : “Mythes et réalité de la mixité sociale dans les écoles bruxelloises: inclusion et exclusion”, GIRSEF, UCL, 2012).
D’où, le commentaire de la FAPEO : “Cette démarche semble logique en termes de développement d’écoles de proximité et d’une limitation des déplacements urbains mais ne l’est pas nécessairement en termes de mixité sociale. Ainsi, ne serait-il pas plus pertinent de décentrer les écoles par rapport à certains quartiers ghettos en s’assurant de l’accessibilité en transports en communs afin de créer des écoles dans des zones sur la frontière entre quartiers ? Cela en sachant aussi que deux écoles dans le même quartier peuvent attirer des publics très différents et que la localisation n’est pas en soi un gage de plus grande mixité” (“Pénurie de places dans les écoles bruxelloises. Quelques causes et effets”, FAPEO, 2012)
La mixité sociale, on le sait, à partir du moment où elles s’accompagnent de pratiques pédagogiques de qualité, est de nature à réduire les inégalités, dans la mesure où elle permet aux plus faibles de progresser tout en ne diminuant pas le niveau des plus forts. Elle contribue également à enrayer la compétition entre établissements, qui caractérise le marché scolaire et pèse lourdement sur la dynamique de l’échec et de la relégation.
Or, actuellement, les inégalités de résultats entre implantations sont particulièrement importantes, dès l’enseignement fondamental, y compris en maternelle.
Ces inégalités ne tiennent pas seulement aux ségrégations sociales entre les quartiers, elles tiennent tout autant, voire davantage, aux politiques de recrutement et de sélection pratiquées par les établissements (A ce sujet, voir : P.Marissal et B.Wayens (ULB), et B.Delvaux et E.Serhadlioglu (UCL) “Inégalités socio-économiques entre implantations scolaires : déjà en maternelle ?” Cahiers de l’observatoire de l’enfance, N°28, 2013) D’où la la nécessité d’une mise en oeuvre de mécanismes de régulation centralisés des inscriptions, et ce dès le fondamental (voir aussi sur cette problématique : B.Wayens, R.Janssens et J.Vaessen, Notes de synthèse BSI “L’enseignement à Bruxelles : une gestion de crise complexe”, Brusselsstudies, N°70, 2013).
Eric Bruggeman
Infor Jeunes Laeken