Votre diplôme de secondaire en poche ou pas , vous avez décidé de vous lancer dans la grande aventure : poursuivre des études supérieures ou universitaire. Cette période charnière est riche en interrogations de tout ordre. De multiples questions se profilent à l’horizon, et certaines sont relatives à l’accessibilité de ces études.
Les chiffres restent implacables (*) et nous indiquent années après années que la massification des études supérieures n’est pas synonyme de démocratisation de celles-ci ! En effet, aujourd’hui encore, peu de jeunes issus des milieux populaires se retrouvent sur le banc des universités et/ou des hautes écoles .
Il est clair que cette sélectivité se trouve encore renforcée par toutes les mesures qui contingentent le nombre de places disponibles. Que ce soit via des concours, un test d’entrée, par le biais d’épreuves éliminatoires à l’issue de la première année, la mise en œuvre d’une sélectivité qui se veut « méritocratique » masque mal la sélectivité sociale. A ce sujet, nous vous invitons à lire dans ce numéro les articles de la FEF qui nous proposent leur analyse à propos des mécanismes en œuvre tant en médécine qu’en médecine vétérinaire.
L’accessiblité des études supérieures se pose également en termes financiers. Puis-je bénéficier d’une bourse ? D’une aide du service social ? D’une dimunition du minerval ? Suis-je dans les conditions pour être considéré comme un étudiant finançable ?
Outre les questions financières, l’accessibilité au supérieur se pose aussi en termes de diplômes ou de titres requis. Est-il possible pour moi d’entamer des études supérieures sans avoir obtenu au préalable mon CESS ? Une équivalence est-elle nécessaire pour poursuivre des études en Belgique alors que j’ai obtenu mon BAC ? Etc . Toutes ces questions trouveront leurs réponses dans ce numéro de « Journal de classe ».
D’emblée, il nous faut toutefois remarquer qu’alors qu’on ne cesse de nous vanter au niveau européen les vertus de la mobilité, certains témoignages nous incitent à la prudence. L’on ne saurait trop recommander à qui veut étudier à l’étranger, de s’inquiéter au préalable des conséquences de ce choix. En effet, muni de ce titre pourrais-je travailler dans mon pays d’origine et dans quelles conditions ? L’expérience d’Anaëlle, partie étudier un Master en Lettres modernes à Nice, vient illustrer ce propos dans le reportage de la RTBF.
Si étudier à l’étranger ce n’est pas toujours l’Eldorado, il reste que pour nos voisins français, étudier en Belgique ouvre le champs des possibles. Une fois le sésame de l’équivalence obtenu, l’absence de concours , les loyers moins chers , des programmmes d’études de qualité rendent l’offre de formation attractive.
A n’en pas douter, renforcer l’identité européenne et la démocratie, c’est rendre partout en son sein et pour tous les études plus accessibles. L’avenir appartient à ceux qui seront capables de consentir cet effort.
Chantal Massaer, Directrice
Infor Jeunes Laeken
(*) voir notamment : « Classes sociales et inégalités des chances », F.Ghesquières et J.Girès, 06/3/2015, in http://inegalites.be/Classes-sociales-et-inegalite-des