A l’heure où l’on pointe du doigt le risque accru de replis communautaires et le sentiment d’insécurité qui l’accompagne, la mixité sociale à l’école s’avère plus que jamais une priorité voire une urgence.

Pour l’illustrer, nous revenons, à travers ce numéro, sur l’action récente d’Infor Jeunes laeken auprès d’un collège huppé (?) de la région bruxelloise et sur la diffusion médiatique qui l’a accompagné. Cette école, le collège Saint-Michel d’ Etterbeek, aurait « déjà changé », au dire de certains. Elle ne serait plus cette école « élitiste, comme il y a quelques années ». D’ailleurs, son Directeur, lors de l’action menée le 24 mars dernier dans son établissement, nous a prévenu : « Le décret Inscriptions prévoit en 1e année du secondaire l’inscription de 20% d’enfants ISEF (indice socio-économique faible), et nous nous en sommes actuellement à 25%, souligne-t-il».

Pourtant, les chiffres sont têtus. En effet, le collège est toujours placé par la Communauté française en classe 19 ! Ce qui fait de lui un établissement dont l’indice socio-économique moyen est particulièrement élevé (les écoles sont classées sur une échelle de 1 à 20, 1 étant les établissements les plus pauvres et 20 les plus riches ; et les écoles classées de 1 à 5 bénéficient du fameux financement différencié).

Lorsqu’on lui a proposé de signer la charte en faveur d’une application optimale de la mixité sociale dans son établissement, celui-ci nous a répondu qu’il allait «la signer à deux mains ! ». Ce qu’il fit.. En prenant soin toutefois de barrer la mention de la charte où il était précisé que l’établissement s’engageait à avoir un taux de mixité sociale de 40% l’an prochain..

Quoi qu’il en soit, si d’aventure le collège Saint Michel devenait un parangon de mixité sociale à l’école, nous l’accueillerions à bras ouverts dans le collectif Marguerite et nous ferions campagne avec lui, main dans la main..

D’autant que, comme l’indique une étude récente de l’Aped – validée par l’UCL – il existe une possibilité bien réelle de concilier proximité de l’école et mixité sociale de celle-ci.

Pour en savoir davantage sur les résultats de cette étude particulièrement instructive, nous vous invitons à lire les articles concernant ce sujet dans ce nouveau numéro de Journal de Classe. Numéro qui livre aussi les arguments et les raisons qui fondent la nécessité de la mixité sociale à l’école, tant sur le plan pédagogique des apprentissages que sur celui du renforcement de la cohésion sociale et du vivre ensemble.

Pour ce faire, cet édition présente également des interventions de chercheurs made in France sur cette problématique, tels que Nathalie Mons (sociologue à l’université de Cergy-Pontoise) et Pierre Merle (sociologue à l’université ESPE-Bretagne).

Enfin, merci à tous ceux qui ont salué l’action d’Infor Jeunes Laeken à Saint Michel, et qui nous ont fait savoir que celle-ci allait dans la bonne direction. Parmi eux, se retrouvent des acteurs majeurs du champ pédagogique et social  – dont, notamment, le syndicat chrétien, CSC Bruxelles, par la voix de son Président.

Bonne lecture, et bonnes vacances de Pâques à toutes et à tous, si vous en prenez !

Eric Bruggeman

Infor Jeunes Laeken

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