Ce nouveau numéro de Journal de Classe va à la rencontre des écoles de devoirs. En abrégé : EDD. Il nous semblait, en effet, bien utile en ce début d’année scolaire d’informer le public sur ce que proposent les EDD, d’autant que les représentations dont elles font l’objet sont souvent soit réductrices, soit carrément à côté de la plaque !

Les écoles de devoirs ont vu le jour à Bruxelles, dans le quartier populaire de la gare du midi (Cureghem) au début des années 70, dans les milieux ouvriers italiens de ce quartier. Dans les années qui ont suivi, les EDD ont essaimé dans d’autres communes de Bruxelles et de la Wallonie. Dès le départ, la philosophie pratique de ces structures a consisté à lutter contre les inégalités sociales – que l’école reproduit (et l’on sait en Belgique à quel point  ! cf. notamment les enquêtes internationales PISA).

Toujours en cohérence avec cette visée des débuts, les écoles de devoirs d’aujourd’hui s’attachent à favoriser l’épanouissement, l’émancipation des élèves et la cohésion sociale. Comment ? En engageant leur action prioritairement auprès des publics précarisés tant sur le plan socio-économique que culturel. C’est-à-dire les publics ayant un rapport difficile au savoir et à l’école.

Les EDD n’ont donc en aucun cas pour mission de boucher les trous du programme scolaire ou de combler ses lacunes. Elles ont pour fonction, au-delà de la réussite des élèves, de favoriser l’appropriation des codes sociaux et culturels qui doivent permettre aux jeunes de s’ajuster à l’institution scolaire mais aussi, plus largement, de prendre leurs places dans l’espace social. Bref, d’advenir à la citoyenneté.

L’action des écoles de devoirs ne se résume donc pas à faire du soutien scolaire, même si le suivi scolaire entre aussi dans leur feuille de route. Pour atteindre leurs objectifs pédagogiques, les écoles de devoirs peuvent organiser également des activités socio-culturelles et sportives, en plus de l’accompagnement éducatif habituel. Pour les EDD, les élèves sont donc des citoyens en devenir, qui ne se réduisent pas à leurs “performances” scolaires.

Il est d’autant plus utile de le préciser qu’un large marché parascolaire et privé de la remédiation prolifère. Celui-ci propose des cours à des tarifs souvent prohibitifs, accessibles seulement aux familles dotées de moyens suffisants, et qui laissent sur le carreau toutes les autres. En conséquence, un tel marché, qui se surajoute à celui qui domine et pilote déjà l’école elle-même, est un facteur aggravant d’inégalités.

Conclusion : les EDD ? Un réseau et des ressources plus que jamais nécessaires !

Pour en découvrir les multiples facettes, il vous suffit à présent d’explorer ce numéro 68 de Journal de Classe.

Eric Bruggeman

Infor Jeunes Laeken

 

 

 

 

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