A la base, il y a les troubles de l’apprentissage. Ceux-ci ne sont pas des problèmes d’intelligence ou de motivation. Il s’agit de troubles neurologiques qui sont permanents. La plupart du temps, ils sont détectés lors du début de la scolarité. Mais, pas de panique ! Les difficultés qui résultent de ces troubles peuvent être en grande partie maîtrisées, limitées et/ou faire l’objet de mécanisme de compensation.
Pour y arriver il faudra comprendre les besoins spécifiques du porteur de troubles et lui proposer des aménagements raisonnables.
Vous êtes sceptiques ? La réponse à la question posée vous paraît plus complexe que la question elle-même ?
Dans ce cas, suivez-nous pour un exemple concret.
Votre enfant souffre de dysorthographie (il a beaucoup de difficultés à maîtriser les règles d’orthographe). Afin de l’aider (de prendre en compte ses besoins spécifiques) on lui permet d’utiliser un ordinateur en classe (aménagement raisonnable) .
Tous ceci dans le but de ne pas être confronté constamment aux mêmes difficultés, qui mettent l’enfant en échec en diminuant son estime de lui-même. Ce qui a pour effet de ne pas lui permettre de bien évoluer dans le reste de ses apprentissages.
Pour le dire autrement, ce serait vraiment trop bête de tuer Agatha Christie au motif qu’elle a une mauvaise orthographe, ou d’interdire à Einstein (dys-orthographique notoire) de rédiger la théorie de la relativité !
Des esprits chagrins vous diront que les aménagements raisonnables, quelle que soit leur nature, sont par définition inéquitables. Il est grand temps pour eux de changer leur regard sur ces questions ! En effet, pouvez-vous imaginer un instant, qu’au motif d’égalité de traitement, l’on contraigne les myopes ou les presbytes à abandonner leurs lunettes ?
Il est tout à fait vraisemblable que Sartre, privé de ses lunettes, n’aurait jamais écrit « Huis clos » ni “Les mots”…
Les aménagements raisonnables nous offrent l’opportunité de ne pas gâcher des talents et des richesses, soyons intelligents : ouvrons le champ des possibles.
Si vous souffrez de troubles de l’apprentissage, les difficultés que vous rencontrez de ce fait sont à l’origine de besoins spécifiques.
Imaginons que vous êtes dyspraxique.
Cela peut notamment se traduire par de la maladresse (une difficulté à utiliser des ciseaux, par exemple). Vous aurez sans doute besoin de plus temps pour effectuer ce type de tâche, simple pour beaucoup, mais qui pour vous requiert beaucoup d’effort.
Prendre en compte vos besoins spécifiques dans un cas comme celui-là, va consister, par exemple à : vous donner du temps supplémentaire, vous dire que l’on comprend votre difficulté sans penser d’emblée que vous êtes de mauvaise volonté.. De telles prises en compte peuvent tout changer.
Adopter ce type d’attitudes simples mais efficaces, c’est tenir compte de vos besoins spécifiques. C’est mettre en place des aménagements raisonnables. Et c’est ouvrir l’horizon.
A ce propos sachez que si l’usage des ciseaux vous pose problème, cela ne vous empêche nullement de vous déplacer sur un balai volant. Car Harry Potter est dyspraxique. Incroyable, n’est-ce pas.
Il est communément admis, que les personnes malvoyantes développent d’autres sens comme le touché ou l’ouïe. Et ce, afin de pallier, au moins en partie, aux difficultés qu’elles rencontrent.
Ces mécanismes de compensations sont régulièrement mis en œuvre par des personnes porteuses de troubles. Ils deviennent alors des aptitudes particulières.
De même, les dys ont “construit” au fil du temps des attitudes et des stratégies qui deviennent des aptitudes particulières, et qui représentent autant d’atouts et de points forts dans leur processus d’insertion socioprofessionnelle.
Chantal Massaer – Eric Bruggeman
Infor Jeunes Laeken