insL’on ne peut que se féliciter  de la création de  places principalement en maternelle et en primaire, toutefois des interrogations demeurent quant  à l’implantation de celle-ci et à la qualité de l’accueil des enfants.

En effet, si le citoyen lambda découvre l’ampleur du problème, s’il se heurte à la difficulté d’inscrire son enfant à l’école, il y a bien longtemps que le monde politique alerté par les démographes, est au fait de la question. L’on ne refera pas l’histoire, mais créer 13.500 places dans l’urgence n’est pas sans poser problème !

Il y a fort à parier que celles-ci  prendront la forme de containers placés de-ci et de-là. Qu’adviendra t-il des espaces verts, des cours de récréation ? Les enfants seront-ils confinés dans des espaces clos ou auront-ils le droit de jouer, de bouger dans de lieux aérés et ouverts ? Une réflexion est-elle menée sur les infrastructures collectives ? Quid des vestiaires et des sanitaires ? Ces considération  peuvent sembler terre-à-terre, pourtant nombres  de parents se plaignent, en l’état,  de la vétusté des locaux et/ou de la  saleté des toilettes.

Plus problématique encore : comment répondre à la pénurie de professeur qui frappe déjà l’enseignement ? Quelles seront  demain les normes d’encadrement dans les classes  et la qualité de notre enseignement ?

A maintes reprises déjà, nous avons mis en exergue les conclusions des enquêtes Pisa, qui démontrent que le système scolaire belge est le plus inégalitaire de tout l’OCDE. Il n’est clairement pas acceptable que l’ouverture de nouvelles places viennent le cas échéant approfondir encore le mal être à l’école ! Tout doit être entrepris afin de créer des places de qualité.

Cette situation de pénurie ou d’hyper-compétitivité nécessitera, à n’en pas douter, une régulation. Aujourd’hui, d’ores et déjà, de nombreuses communes donnent une priorité d’accès à leur résidents. Qu’adviendra t-il de celles-ci si des parents des communes limitrophes s’en émeuvent et la contestent ? Cette règle uniquement en vigueur dans l’enseignement communale vient questionner la logique des réseaux. Enfin, l’enseignement financé au plan communautaire peut-il souffrir en matière d’inscriptions d’exceptions locales (celles-ci ne sont pas prévues par la législation et motiver un refus d’inscription sur cette base nous semble plus que “limite”)

S’il est clair que la création de nouvelles places s’impose, celle-ci doit impérativement contribuer à la réduction des inégalités de notre système scolaire !

Chantal Massaer – Directrice

Infor Jeunes laeken

 

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