DSC_2520Nous avons choisi de consacrer ce « Journal de Classe » a une question qui semble de plus en plus préoccuper les parents et les jeunes : le bien-être à l’école.

Et celui-ci passe par le développement de ce que l’on nomme l’estime de soi. En situation d’apprentissage et en contexte scolaire.

Nous le répétons inlassablement au fils des ces numéros, en l’état notre système scolaire dual, discriminant et inégalitaire, ne semble pas être le lieu idéal de l’épanouissement. Difficile de faire fi des stigmates et de fréquenter une école dite “poubelle” sans se sentir comme un rebut de la société. Certains ont peut-être développé des formes de résilience où trouver des espaces de bien-être.

Toutefois comme le souligne le psychothérapeute Christophe André rejet social et estime de soi sont liés. Indubitablement le regard que les autres portent sur nous nous dessine. Toutes les formes de rejet sont douloureuses. Elles deviennent souffrance lorqu’elles se doublent  d’un sentiment de désamour et d’impuissance. Fragilisés certains sujets surinterprètent toutes manifestations extérieurs, de sorte qu’un simple regard ou un sourire peut être vécu comme une agression. Un acte, somme toute anodin, peut revêtir pour celui qui le reçoit une intensité particulière et venir infecter une blessure préexistante .

Certes, si durant l’enfance la confiance en soi a été solidement enracinée par un environnement aimant, bienveillant et sécurisant , le jeune pourra compter sur des ressources intérieures. C’est loin d’être, hélas, le cas pour tout le monde.

Des messages disqualifiants et négatifs à répétition sont de nature à fragiliser, et parfois même pulvérisent le socle intérieur sur lequel l’estime de soi est devrait s’ériger.

D’où, en l’espèce, la responsabilité qu’ont les éducateurs – les enseignants comme les parents – dans la nature des interactions et du suivi qu’ils ont avec « leurs » jeunes. Mais aussi la responsabilité qu’a la société, notamment à travers celles et ceux que les citoyens ont mandatés pour les représenter sur le plan politique, dans le type de système scolaire mis en place !

Comme nul ne l’ignore, notre système scolaire, particulièrement inégalitaire, concentre un public déjà fragilisé socialement dans des écoles-ghettos où les difficultés pédagogiques viennent se surajouter à un capital culturel faible ou décalé.

En conséquence, si l’estime de soi passe aussi par l’acceptation de ses imperfections individuelles, elle suppose avant tout d’agir collectivement en vue d’instaurer un système plus juste et plus égalitaire !

Chantal Massaer, Directrice

Infor Jeunes Laeken

 

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