«Quand la discrimination à l’école rompt le contrat social !»  est l’intitulé du colloque organisé ce 5 décembre 2012 par Infor Jeunes Laeken avec le soutien du Collectif Marguerite.

La discrimination à l’école, par l’école,  un thème qui fâche, qui fait mal, qu’on aimerait occulter.

Que se soit par honte, par tristesse, parce qu’ils n’ont ni les réseaux, ni les codes, les milieux populaires prennent peu la parole sur les discriminations qui les frappent de plein fouet.

Si les victimes de ces discriminations restent trop souvent muettes, les chiffres eux  parlent, que se soient à l’inscription, lors d’une exclusion ou à l’orientation, l’appartenance à une classe sociale reste un facteur surdéterminant de ces phénomènes.

Nous sommes nombreux à avoir rêvé l’école comme un lieu d’émancipation sociale, d’apprentissage du vivre ensemble et pourtant force est de constater que l’école en Communauté Française vient renforcer et reproduire les inégalités. A cet égard, les conclusions successives des enquêtes Pisa sont sans appel, le système scolaire en CF est le plus inégalitaire de toute l’Europe ! A n’en pas douter cette inégalité constitue une violence faite aux enfants qui hypothèque lourdement leur avenir.

Que se soit au regard des conventions internationales signées, qu’il s’agisse  des discours politiques tenus, ou  de l’état présumé de l’opinion publique, l’on pourrait croire en première lecture que les violences faites aux enfants et aux jeunes sont insupportables à notre société.

Et pourtant nos chères têtes blondes, rousses ou brunes ne sont pas épargnées par le cynisme et la cruauté, de la logique de marché,  en œuvre jusqu’en dans notre système scolaire.

Mais enfin, me diront les âmes sensibles, il faut apprendre à regarder la réalité en face, il est des enfants qui sont intelligents et d’autres moins, il est des bons et des mauvais élèves, des enfants éduqués et d’autres qui ne le sont pas …..  A ceux qui pensent que sauf exception notoire, les pauvres sont cons, nous opposerons inexorablement notre détermination à dénoncer l’injustice sociale.

Cette violence dont sont victimes avec le plus d’acuité les classes populaires et/ou moyennes vient interroger le vivre ensemble, le contrat social  qui fonde une société. Discriminés, voués à l’échec scolaire ou à l’exclusion, de nombreux jeunes se vivent sans avenir. Ils sont, disent-ils, les rebuts de la société, de simples détritus .. produits des écoles dites poubelles.

Qui peut manquer de lucidité au point de croire,  qu’un tel gâchis, qu’autant de souffrances et de frustrations peuvent rester sans conséquence. A n’en pas douter, l’Etat, qui doit garantir l’égalité, perd de sa légitimité lorsqu’il laisse des établissements scolaires pratiquer la sélectivité sociale.

Quand l’école, investie de la puissance publique rompt le contrat social, il devient absurde  et inopérant que celle-ci prétende inculquer la citoyenneté aux jeunes.

Plus que jamais à la croisée des chemins notre société, doit choisir entre l’émancipation sociale ou le contrôle  social. La tentation sécuritaire, qui s’illustre parfaitement dans le slogan “police partout justice nulle part” ne peut que fragmenter notre société.

ll est en temps d’oser l’égalité , car l’égalité c’est bon pour tous !

Chantal Massaer – Directrice

Infor Jeunes Laeken

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