imagesSuite aux attentats du 13 novembre 2015, une question essentielle émerge : «comment en parler aux enfants ?».

Bien évidemment la manière d’aborder le sujet variera en fonction de l’âge de l’enfant.

Pour vous, nous avons exploré le point de vue d’experts dans cette délicate matière : Boris Cyrulnick, Serge Tisseron, et d’autres. Voici en substance leurs recommandations :

Pour les enfants de moins de 6 ans :

A cet âge-là leur perception de la gravité des évènements et de la mort n’est pas aboutie. Les parents sont en quelques sortes leur référence en  termes de réaction. L’enfant à cet âge-là est une « éponge », de ce fait, si les parents sont inquiets l’enfant le sera aussi. Il est donc important que les parents les rassurent du mieux qu’ils peuvent et ce de manière sereine et calme car si l’explication se fait de manière trop émotive l’enfant aura tendance à ne retenir que les émotions et pas le fond du discours. Il vaut mieux adopter un vocabulaire simple et imagé afin que l’enfant reste dans son univers infantile et qu’il ne prenne pas peur.

 Cependant il faut trouver un juste milieu dans le sens où il ne faut pas que les parents paraissent indifférents aux événements car il y a lieu tout de même leur faire comprendre un minimum, et que ce qu’il s’est passé n’est pas négligeable.

L’enfant a tendance à se sentir coupable par rapport au malaise des parents, il est donc très important de les rassurer en leur rappelant bien qu’ils n’en sont pas du tout responsables.

Pour les enfants de 6 à 8 ans

A cet âge-là les enfants ont tendance à mieux intégrer la notion de « mort », cependant ce concept peut être une source d’anxiété car c’est encore en partie abstrait pour lui. Pour ne pas accentuer cet état d’anxiété, il vaut mieux éviter les discussions répétitives à ce sujet. Celles-ci lui donneront l’impression d’être constamment en état de danger et que ces événements sont perpétuels.

A ce stade du développement, il est plus possible d’engager une discussion avec l’enfant. Il est conseillé de chercher à savoir ce qu’il a compris en lui laissant dans un premier temps la parole. A partir de son discours, les parents apporteront des précisions et des rectifications par rapport aux envies et à la perception initiale de l’enfant.

Pour les enfants de 8 à 11 ans

Ici la manière de faire ne change pas tellement, il est seulement possible désormais d’exprimer ses émotions puisqu’on a en face de nous un interlocuteur plus « mature » ou en tous cas qui perçoit les choses beaucoup plus clairement. Il n’est plus nécessaire d’adopter un vocabulaire imagé et simple, l’enfant est désormais apte à faire face à des situations plus complexes.

Malgré que l’enfant soit moins émotif qu’auparavant, il peut ressentir une certaine angoisse par rapport à ces événements. Il est donc important de ne pas négliger son ressenti et de bien être à son écoute. Si l’enfant est du genre réservé et qu’il a donc du mal à s’exprimer, illustrer son sentiment par le dessin est une bonne alternative.

Pour ceux de 12 ans et plus

Ici, les discussions de fond sont plus envisageables. On s’intéresse à ce qu’ils savent par rapport à ce qui s’est passé, à ce qu’ils ont lu à ce sujet et ce qu’ils en ont retenu. L’enfant est capable d’avoir sa propre opinion à ce stade-là. Néanmoins il ne faut pas perdre de vue qu’il n’est pas encore adulte. Il faut donc lui procurer l’accompagnement dont il a besoin et ne pas le laisser pour compte en se disant qu’il est totalement capable d’affronter tout cela seul.

Conclusion : il est primordial de passer tout d’abord par une phase d’écoute afin de savoir où l’enfant se place face aux événements : « est-il au courant ? », « que sait-il ? », « comment le sait-il ? », « qu’a-t-il compris ? ». On doit amener les enfants à en parler car ne pas le faire avec eux pourrait les inquiéter d’avantage.

Maurane Van Montagu et Wassila El Azzouzi

Stagiaires à Infor Jeunes Laeken

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